10 Years Challenge

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Vous en avez sûrement déjà vu passer plein ces jours ci, des photos comparatives à 10 ans d’écart, sur les réseaux sociaux.
Fatalement, il m’est douloureux que de comparer ma tronche à celle de y’a dix ans. En revanche, cela me semblait intéressant de faire une rapide comparaison de ma situation entre aujourd’hui et il y a dix ans, justement.

Parce que 2009, c’était une année chargée de mon côté. Mais vous allez le constater rapidement.

En 2009 donc, je travaillais déjà depuis deux ans, du haut de mes 17 ans et demi. J’étais payé au lance-pierres à raison d’environ 500 euros par mois au plus haut de mon salaire, vu que j’étais mineur en apprentissage. Mais avec un loyer de 430 à payer, autant dire que je galérais.
J’avais d’ailleurs emménagé dans mon tout premier appartement, après avoir vécu en foyer. Bon, c’était un taudis absolument pas aux normes, et j’y resterais environ 7 ans. Mais il m’a dépanné le temps que je rebondisse un peu dans ma vie.

Ma vie sentimentale était une catastrophe, et je continuais sur ma lancée post-collège, à me faire harceler au Centre de Formation des Apprentis et sur mon lieu de travail. Ma vie sociale était principalement en ligne, avec notamment ma meilleure amie de l’époque, Marianne, qui vivait à Montpellier où elle faisait un peu de musique. Au mois de juillet, je me décidais à changer de plateforme, pour passer de skyblog à WordPress, sans vraiment d’ambition de durée particulière.

Je me disais également, qu’il faudrait que j’écrive mon autobiographie, parce que je suis quelqu’un d’absolument présomptueux. J’avais des petits problèmes de santé, qui commençaient tout juste à s’installer. Bref, c’était pas trop la fête dans ma vie. J’étais en lourde dépression et j’avais commencé à planifier mon suicide pour l’été qui arrivait.

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Nous sommes donc désormais en 2019, et je peux faire un petit point sur ma vie, un brin plus positif.

Je ne travaille plus depuis des années déjà, pour inaptitude à cause de soucis de santé multiples et cumulés. En revanche je m’en sors tous les mois grâce aux aides sociales, et je parviens à payer mon loyer et mes factures de façon autonome.
J’ai déménagé de mon taudis il y a maintenant presque 4 ans, et même si j’ai un peu collectionné les colocs à la même adresse, je suis heureux de mon appartement actuel, qui est lumineux et bien placé.

Ma vie sentimentale étant complexe, je ne m’étendrais pas sur cette question particulièrement. En revanche ma vie sociale est bien plus établie, pour exemple, je peux difficilement passer plus de 10 minutes dehors sans croiser quelqu’un que je connais. Je suis largement plus populaire maintenant qu’à l’époque, outre parce que je me suis épanoui et ai évolué, mais aussi parce que j’ai su multiplier les occasions de rencontrer de nouvelles personnes.
J’ai d’ailleurs recroisé Marianne l’été dernier, elle est devenue DJ, et elle a même sorti un EP et fait régulièrement des dates ici et là en France.

Je ne pensais sincèrement pas qu’après 10 ans à écrire mes bêtises sur Internet, des gens continueraient à me suivre et me lire régulièrement. Je me suis depuis, sensibilisé à certaines questions comme le féminisme ou les luttes LGBT+, et ce blog a pris une direction que je n’aurais pas su prévoir, même si celle ci est au final, parfaitement logique.

Entre temps, mon projet d’autobiographie a lui aussi pris une toute autre tournure, plus sérieuse, plus pertinente peut-être, mais toujours en construction à ce jour.
Egalement, après des années d’errance médicale, j’ai fini par avoir des réponses à mes différentes interrogations, diagnostic par ci, solutions par là, petit à petit on avance gentiment.

J’ai plus que jamais des choses à accomplir avant de me laisser partir, et il est hors de question que je lâche l’affaire avant d’avoir réalisé tout ce que j’ai prévu de faire.

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Pour conclure, clairement y’a du mieux, et même si tout n’est pas absolument parfait, on s’en rapproche quand même pas trop mal.
Merci de m’avoir lu, et de suivre mes aventures depuis peut-être tout ce temps !
Bisou.

Every time we meet

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Plusieurs fois, que ce soit au cours de ma vie ou même plus récemment, on m’a reproché de ne pas avoir réagi « comme il faut », de n’avoir pas eu la bonne approche d’une situation voire d’un conflit.

Je pense en toute sincérité, que ces gens justement, ont tendance à ignorer, ou ont tout simplement oublié d’où je viens. Parce que je n’en parle pas si souvent que ça, d’une part parce que cela ne regarde que moi ou mon cercle très proche, d’autre part parce que je n’aime pas me réduire seulement à ça ou m’en servir de justification.
Mais ce que la plupart du temps les gens semblent ne pas prendre en compte, c’est mon handicap.

J’éprouve des difficultés plus ou moins importantes, que celles-ci soient sociales, émotionnelles, voire affectives. Je ne sais pas toujours comment me comporter en communauté. Je ne possède pas tous les codes, toutes les clés ne m’ont pas été fournies dans les mains dès le départ.

Les gens ne s’en aperçoivent pas, parce que je « présente bien ». Et c’est le cas uniquement parce que c’est un effort quotidien. C’est également dû à des années d’observations humaines, de thérapie, d’introspection personnelle et d’apprentissage individuel.

Très concrètement, j’ai ce souci de gestion de mes propres émotions, je les ressent, j’ai du mal à les comprendre parfois, du coup je les intellectualise, je les verbalise et mets des mots très spécifiques dessus. De ce fait, cet article peut sembler froid et manquant de franche émotions, mais c’est une bonne représentation de ma façon de fonctionner, quelque part. Ne parvenant à ressentir intégralement une émotion bien trop complexe et bien trop entière, je la synthétise pour ne pas être totalement submergé non plus.
Cela s’exprime assez bien dans ma manière d’écrire, que ce soit cet article comme en général. Je suis incapable de me plonger dans ce que je ressens viscéralement, et j’ai ce besoin de le mettre à distance, de le décortiquer plus ou moins rationnellement, pour pleinement l’entendre et le concevoir.

Et je pense qu’il est aujourd’hui important de le préciser, plus que jamais.

Je suis, et ce depuis plusieurs années déjà, adulte et relativement indépendant du foyer familial. Et dans certains cas de figure, je suis bien obligé de compter sur mes proches pour me sortir de situations désagréables. Mais lorsque je me retrouve seul, des gens me marchent sur la gueule, au minimum verbalement. Je n’en fais pas forcément état, je souris et ne laisse quasiment rien paraître. Sauf que j’en ai totalement conscience, je suis loin d’être idiot, et c’est excessivement blessant sur le moment comme sur la durée.

Si j’écris tout cela ce matin, c’est parce que j’en ai pleuré une fois de trop. J’ai eu la «mauvaise» idée, l’espace de quelques minutes, de réellement exprimer cette gêne. Le fait que des gens abusent de ma « gentillesse », quand ce n’est ni plus ni moins que l’expression indirecte de ma pathologie.
Je ne suis pas gentil. Je ne suis pas complètement con. Je ne suis pas si naïf que ça.
Je suis juste en situation de handicap. Tout simplement.

Soyez prévenant·e·s avec les gens, parce que bien souvent, vous ignorez tout de leurs origines comportementales comme contextuelles.

At least I think I do

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J’ai de la chance, mais tout n’est pas parfait.

Concernant mes problèmes de santé, j’ai été pris en charge suffisamment tôt pour limiter les dégâts. Mais des difficultés subsistent. J’ai perdu une majeure partie de ma capacité d’attention et de mémorisation, ce qui m’empêche de pouvoir lire plus de quelques lignes d’affilée. J’ai bien évidemment quelques astuces, mais rien de miraculeux, et je suis vite contraint de stopper ma lecture d’un sujet trop long. Et ce n’est que le sommet de l’iceberg, mais je ne détaillerais pas aujourd’hui.

Concernant mon identité, j’ai la chance d’avoir une grosse partie de ma famille qui me soutient. Mais la part ne le faisant pas, est pesante, de par sa proximité affective. J’aurais pu me faire jeter dehors, mais j’étais déjà parti. J’aurais pu voir tous les ponts rompus, mais des mains m’ont été tendues.
Je ne suis pas en conflit ouvert avec ma famille non plus, mais je fais des efforts pour l’empêcher.

Je suis loin d’être isolé socialement, mais je demeure malheureux affectivement. Plus les choses avancent dans le bon sens, plus cette absence émotionnelle me pèse. Car plus ma vie s’améliore, moins il y a d’éléments pour m’en distraire.
J’ai conscience que ce n’est qu’une question de temps, mais plus celui ci s’écoule, et plus mon entourage enchaîne les compagnies agréables ou gravent celles ci dans la pierre de l’éternel. Jusqu’à que la mort vous sépare, si ma mémoire est bonne.

Plus ma vie avance, mieux les éléments s’installent. Bons comme mauvais. Je prends conscience de beaucoup de choses, je ne détourne plus les yeux. Mes vieux démons me hantent, et je leur renvoie leurs regards insistants. Un jour peut-être, parviendrais-je à m’en défaire.
Mais sans eux, serais-je aujourd’hui le même individu? Aurais-je rencontré les même personnes, vécu les choses différemment, appris les même leçons? Je l’ignore sincèrement.

Mon but n’était pas aujourd’hui de sombrer dans le mélodrame un peu tire-larmes. Simplement de faire un point, et de constater que si j’ai effectivement de la chance, tout n’est pas nécessairement parfait.

There’s a fork in the road

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En farfouillant de vieilles photos sur FB, j’ai retrouvé des trucs, des choses qui datent de 2008, c’était un peu y’a 9 ans, et j’avais un peu 16 ans.
Et j’ai réalisé que j’étais vachement androgyne à l’époque. Ni vraiment fille, ni réellement garçon. Juste, quelque part au croisement des deux chemins.

Et ça m’a fait d’autant plus bizarre de retrouver ces photos, vu que c’était avant que ma vie ne prenne certains tournants. Médicaux pour la plupart.
Je n’étais pas particulièrement l’insouciance incarnée, puisque j’avais quand même de grosses difficultés déjà à ce moment là. Mais elles n’étaient pas vraiment liées à ma santé, enfin, je l’ignorais encore surtout, parce qu’en vrai il y avait déjà des indices le long du chemin. Je ne m’étais juste pas encore vautré la gueule pour les apercevoir.

Mais ce que je voulais souligner dans ce court article aujourd’hui, c’est qu’en fouillant mes vieilles photos, j’ai réalisé que jusqu’à un certain point, avant même ma réalisation identitaire, jusque dans mon physique, dans ma morphologie, je n’étais pas distinctement défini dans un genre ou dans l’autre.
Il y a vraiment eu un moment où, avec entre autres la prise de poids médicamenteuse, il y a eu un cap, un virage visuel si je puis dire. Et si j’ai aussi indirectement qu’explicitement essayé de lutter contre, en essayant de « faire des efforts » pour me féminiser, mon aspect physique m’envoyait quand même des fax pour me faire comprendre que je n’étais rien de moins qu’un garçon comme les autres.

Et du coup je trouve ça amusant avec le recul, en ayant toute la connaissance actuelle sur mon genre, mon identité véritable, que la si fameuse biologie, c’est du gros flan en fait. Parce que si effectivement y’a des trucs qui ont poussé à des endroits et pas à d’autres, le rendu général extérieur ne s’y conformait absolument pas.

Je repense donc avec un brin de nostalgie à tout ça, et je me dis que si j’avais su à l’époque, tellement de choses auraient été différentes, mais j’en serais probablement sorti moins grandi, si je n’avais pas vécu toutes les épreuves qui arriveraient ensuite.

Voilà. A l’origine je voulais transformer mon sentiment un peu amer en déclaration d’amour à moi-même, mais sans le savoir, j’ai altéré ça en légère introspection. Enfin, ce n’est pas bien grave, le résultat me satisfait suffisamment pour vous en faire part.

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Petit Kao deviendra grand.

Petit Kao deviendra grand.

It’s not gonna be easy

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BARK BARK

BARK BARK

Depuis des années, je me bats pour faire admettre que des fois, certains éléments comme, au hasard une maladie ou la boisson, peuvent expliquer certains comportements, mais ne les excusent en aucun cas.
Et force est de constater que, dernièrement, j’ai déconné de ce côté là.
Le fait que mon taux hormonal faisait les montagnes russes ne pardonne pas mes paroles ni mes actes. Il n’a fait que vaguement les expliquer.

Parce que, tant que je suis dans un moment d’accalmie, je m’aperçois que par moments, j’ai été un brin extrême dans mes réactions. Je manque trop souvent de recul vis à vis de mes réponses à ce qui m’arrive au quotidien. Parce que je suis en plein dedans. Et prendre de la distance nécessite un calme olympien que je ne possède pas toujours.

J’ai beau me targuer d’avoir un mental de titane depuis quelques années déjà, il est bien triste d’admettre que les hormones ont foutu le bordel dans ma physiologie, et dans mon cérébral. Et j’ai dans l’immédiat, pleinement conscience que mes proches ont autre chose à faire de leur temps que de s’obliger à prendre des pincettes avec mes sautes d’humeur. Mais que ce soit pour les gens que je connais ou que je ne fais que croiser, eux aussi ils ont une vie, et des soucis. Et je ne devrais pas compter sur le fait qu’ils vont prendre en compte les miens, de la même façon que je m’en carre (plus ou moins) des leurs.

De ce fait, je tenais à vous présenter mes excuses, encore une fois, pour mes comportements passés, et probablement ceux à venir. Et que les présentes excuses ne sont pas un passe-droit pour agir comme un connard, bien évidemment.

Je sais que j’ai merdé. J’ai du mal à mesurer jusqu’à quel point, et ça me ronge un tantinet. Parce que j’ai la trouille de trahir mes principes, et de déroger à ma ligne de conduite. Même si j’ai conscience que c’est déjà un peu tard, je continuerais d’essayer, avec toute la volonté que je possède, de ne pas m’en écarter un peu plus.

Même si je sais que j’en ai sûrement blessé parmi vous, je vais tenter, dans la mesure du possible, de réparer les dégâts ainsi causés.

Je vous demande simplement de ne pas trop m’en vouloir. Et j’essaierais de me museler un peu plus fort.
Il n’est décidément pas l’heure de lâcher les chiens.

Dancing with the devil

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Puisque plusieurs d’entre vous me l’ont réclamé, je vais aujourd’hui vous raconter mes aventures d’hier, ou de comment j’ai obtenu mon attestation [de transidentité, ndlr.].

Je me suis donc réveillé non ça on s’en fout, passons à la partie importante!

*bruit de truc qui accélère fait à la bouche*

Il faut tout d’abord savoir que j’avais rendez-vous à 15h30. J’ai donc sonné très nerveusement à 15h25, on m’a ouvert, et j’ai été invité à entrer immédiatement dans le cabinet du psychiatre. Je me suis donc assis, en posant soigneusement ma veste et mon sac à côté de moi.

Après lui avoir communiqué mes coordonnées (allant de l’adresse jusqu’à l’âge en passant par le poids); je lui ai donc expliqué mes intentions de changement, que j’étais déjà suivi par une psychologue dans ma propre ville, mais que n’étant pas médecin, elle ne pouvait me faire l’attestation. Et que donc j’étais là pour ça.
Il m’a ensuite posé quelques questions assez bateaux du genre si je dormais bien, comment ma famille voyait « mon projet », et si j’avais des allergies particulières.
Après il a pris une feuille d’ordonnance, il y a noté ce qui me fait office d’attestation, et m’a demandé ma carte vitale et 47euros 30.
Pendant que je remplissais le chèque, il trafiquait avec ma carte vitale, et le temps m’a semblé une éternité, dans l’angoisse qu’il me demande à quoi serve mon ALD (rapport à ma pathologie) et qu’il déchire l’attestation fraîchement signée ou quoi.
Mais il n’en fut rien. Il a rangé le chèque dans son bureau, m’a serré la main, et je suis sorti.
Il était alors 15h31.

Le reste ne vous concerne pas vraiment mais pour résumer j’ai manqué de pleurer de soulagement/nerfs qui lâchent, dans la voiture de l’ami qui m’attendait en bas de l’immeuble, pour me ramener à la gare.

Tiens d’ailleurs, avant que je conclus, un petit fait amusant: à la sonnette le mec m’a appelé « madame », et une fois devant lui ce fut « bonjour monsieur ». D’ailleurs au moment d’écrire l’attestation il a eu un moment d’hésitation sur mon genre biologique, c’était rigolo.

Et donc voilà, c’etait l’histoire somme toute assez courte, de comment j’ai obtenu mon attestation. Je vous remercie de votre attention et vous dit à très bientôt!

Nothing makes sense right now

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Comme beaucoup le savent, ceci n’est pas mon premier blog, et j’ai supprimé les précédents, parce que trop immatures etc. Cependant, un article mérite d’être réécrit, un souvenir en particulier.
Durant le début de l’été 2009, alors que j’allais avoir 18 ans, j’ai fait un rêve, le genre qui reste gravé à vie dans la mémoire. Un songe qui m’a beaucoup secoué, à tel point que j’y repense encore fréquemment aujourd’hui.

J’etais dans une grande ville, le genre avec des beaux grattes-ciels tout neufs et brillants, il faisait un temps superbe, un ciel bleu clair et à peine quelques nuages. Et alors que je déambulais sur le trottoir d’une rue où étaient garés quelques véhicules, une silhouette aux cheveux bouclés et blonds clair semblait attendre quelque chose, ou quelqu’un. Elle était adossée contre une voiture, un superbe coupé à l’ancienne, rouge brillant. Cela renforçait d’autant plus le rouge à lèvres carmin qui ornait les lèvres de la jeune femme. Elle portait une robe blanche façon années 40-50 (je ne saurais pas vraiment identifier le style). Le genre avec des ornements façon dentelle sur les épaules.

Quand elle a relevé la tête alors que j’arrivais à sa hauteur, son regard s’est comme illuminé. Elle s’est approchée doucement, a tendrement porté sa main à mon visage, et m’a embrassé avec passion. Elle m’a ensuite dit, sans retirer sa main de ma joue, que cela faisait une éternité qu’elle m’attendait, que j’étais enfin là, que nous étions enfin réunis.
Mais alors que mon corps commençait à montrer des signes de réveil, je me suis senti comme aspiré loin d’elle, vers un tunnel rond en pierre. Juste avant que je ne me réveille, je l’ai entendue crier qu’elle serait toujours là à m’attendre.

De retour dans le « monde réel », j’ai refusé d’ouvrir les yeux, et me suis forcé à me rendormir. Quand je suis repassé par le tunnel en pierre, je n’ai vu face à moi qu’une ville dévastée. Sombre. Avec un espèce de brouillard épais, et des bâtiments en ruine. J’ai alors hurlé jusqu’à me réveiller, et j’ai pleuré durant de longues minutes dans mon grand lit froid.

Elle s’appelait Marie. Et je m’accorde de temps à autre, la folie de penser que peut-être, elle m’attend effectivement quelque part. Même réécrire ceci aujourd’hui, me fait verser quelques larmes. Je ne me souviens plus de son visage de façon aussi net qu’il y a 6 ans, mais son souvenir me hantera toujours.

I like the way I are

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Il arrive parfois qu’une simple phrase, en commentaire sur un réseau social, nous fasse faire un déclic, un retour sur nous-même, et nous fasse revenir sur des choses qui n’ont absolument aucun lien avec le contexte de base.
Cela m’est arrivé aujourd’hui. Enfin, en même temps vous vous en doutez, parce que sans ça je n’écrirais pas ceci en introduction.

Je me rappelle étant enfant, j’étais très solitaire, non pas par choix, mais bien de façon circonstancielle.
Mes camarades de classe et moi étions trop « différents »: je les trouvais bêtes, ils me trouvaient prétentieuse. Enfin, je suppose que c’était ça. Je me souviens au final assez mal de cette époque, la mémoire sélective dirons nous.

Mais comme j’avais un énorme besoin de me défouler, mes parents m’ont inscrit aux clubs de sport locaux. Et comme le village offrait assez peu de possibilités, j’ai fini par faire du football. Etant alors la seule fille de l’équipe, c’était pas tous les jours la fête du slip. En tant que tel, il me fallait toujours prouver davantage ma valeur, ou mes capacités, mais ce n’était jamais suffisant, et moi je souhaitais juste courir après la balle, au final.

Mais avant de dégouliner dans le pathos, je vais arriver directement à la conclusion.
J’étais inapte. Inapte à me fondre dans le décor, ou à me glisser dans le moule. Je n’étais qu’un bloc brut, bourré d’ambitions et de rêves.
Mais ça c’était il y a longtemps.

Aujourd’hui, et ce depuis quelques années déjà, j’ai pu rencontrer des gens de meilleure cuvée, plus éveillés, plus matures, plus accueillants.
Je suis toujours inapte sur beaucoup de plans, mais j’en fait mon effort quotidien que de chercher à dépasser mes difficultés.

J’essaie tant bien que mal de rester humble, mais mon seul parcours me laisse à penser qu’il n’y a pas de place pour tout le monde. Seuls les forts sortent victorieux. Qu’ils soient stupides ou au contraire très éclairés.
Et si je parle d’humilité, c’est parce que j’ai bien conscience que je ne suis pas non plus complètement neuneu. Mais au final à quoi ça m’avance, puisque je n’en fais pas grand chose?

Je ne sais même plus où je voulais en venir, mais je finirais sur le fait que, dans notre société on aurait dû se douter de quelque chose, quand le terme « intello » est devenu une insulte, voire un fardeau.

Heartbreak gave me the answer.

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C’est marrant, parce que y’a un an jour pour jour, je commençais par expliquer qu’à chaque fois que j’avais statué sur l’aspect « meilleur ami » de quelqu’un, je me prenais un bon gros backstab quelques temps après. L’ironie c’est que visiblement le sort s’est acharné, et la tradition s’est vue perpétuée.
Mais nous ne sommes aujourd’hui pas là pour parler de ma vie privée. Enfin si, mais pas de cette façon.
Je disais donc, Euh. Oui! Je voulais vous parler du fait que, quand on a un peu bu, on a souvent cette fâcheuse tendance à vouloir envoyer des SMS (voire mieux, appeler) l’élu(e) de nos émotions. Et il serait mentir de dire que mon fromage blanc cérébral, en étroite collaboration avec mon petit cœur en mousse, n’est pas exempt de la chose.
J’irais même jusqu’à dire que, selon la personne qui est la première à me passer à l’esprit, ça peut être assez révélateur de mon état du moment.

Et dernièrement, c’est une rouquine qui flashe devant mes yeux. Mais vous allez me dire que moi, les rouquines, je fais un peu collection, donc on sait pas de qui je parle, mais j’y viens, j’y viens, un peu de patience.

Car pour rappel, nous sommes aujourd’hui le 2 février. Pas le 8. Pas le 14. Non. Le 2. Et c’est une date importante, et c’est même carrément pratique parce que, comme elle revient tous les ans, on peut les compter. Oui. Il y à 7 ans tout pile, suite à une erreur de traduction, la rouquine en question, a laissé un commentaire sur mon blog, puis deux, puis presque une centaine. Affolée devant tant de dévouement, j’ai pris contact avec elle, et à peine un mois plus tard, je la rencontrais, en chair et en boobs os. La suite immédiate reste entre nous, mais c’était là les débuts d’une amitié belle, sincère, véritable et rocambolesque.
Nul besoin de détailler ce que j’ai déjà dit l’année dernière, mais sache, en tout cas, que tout demeure encore vrai dans mon petit palpitant tout fragile.

Mon petit Tchou, je nous souhaite, cette année encore, un excellent anniversaire. ♥

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[L’article des 6 ans. L’article des 5 ans.]